Pr Haïl: “Les patients Covid dépassent souvent les 65, voire les 70 ans et souffrent de maladies associées”
Le professeur Kamel Haïl, chef d’unité Covid-19 du CHU Mustapha, affirme que le plus grand hôpital d’Algérie enregistre une pression importante en termes de demandes en lits de réanimation. Ce qui explique selon lui, l’augmentation sensible du nombre de décès causée par la maladie.
« Depuis une quinzaine de jours, il existe une pression assez importante avec le nombre de malades que nous voyons tous les jours. La différence avec l’été, c’est qu’actuellement on se retrouve avec des cas beaucoup plus sérieux qui nécessitent plus souvent une hospitalisation avec la mise en place d’oxygène », fait savoir le professeur Haïl dans un entretien accordé au site TSA.
Le professeur a souligné un manque de lits de réanimation au sein de son établissement, quand bien même il reconnaît que la pression a diminué depuis que tous les hôpitaux se sont mis à prendre des malades atteints de la Covid. « Depuis hier, on ressent qu’il y a peut-être un peu moins de pression par rapport à la semaine passée », a-t-il admis.
Par ailleurs, Le professeur Kamel Haïl a expliqué que la majorité des patients reçue actuellement au CHU Mustapha présente « des cas vraiment sérieux qui nécessitent une prise en charge en réanimation », estimant que l’âge de ces patients dépasse « très souvent les 65, voire 70 ans » dont la plupart sont porteurs de « maladies associées comme le diabète, l’hypertension ou une cardiopathie. »
« Ça ne veut pas dire qu’on ne voit pas des jeunes, insiste le médecin. Mais c’est vrai qu’on en voit moins par rapport aux personnes âgées. C’est dans cette catégorie de patients où malheureusement on voit le plus de victimes de cette maladie », a-t-il déploré avant de reconnaître que le nombre de décès causés par le coronavirus a « nettement augmenté ces quinze derniers jours par rapport à ce qu’on voyait en été. On n’a pas arrêté de le dire, la Covid est une maladie très grave ».
Le chef chef d’unité Covid-19 du CHU Mustapha fait remarquer en outre, que l’augmentation de cas de contamination touche également le personnel soignant. « L’armée des blouses blanches n’a pas quitté le front depuis neuf mois. Nos troupes sont épuisées, saturées, dépassées. La plupart n’ont pas eu de congé parce qu’on ne s’est pas arrêté, même l’été. Plus on est exposé, plus on risque d’attraper la maladie. À Mustapha, on dénombre plus de 250 personnels soignants atteints de la Covid », a-t-il affirme à ce sujet.
Hacen Guenoun