Présidentielle américaine: Biden sur le seuil de la Maison Blanche, Trump ne veut rien lâcher
Trois jours après l’élection présidentielle américaine, Joe Biden est sur le seuil de la Maison Blanche. Il n’a certes pas encore formellement revendiqué la victoire, mais a clairement affiché sa conviction d’être sur le point de battre Donald Trump, dans une allocution au peuple américain prononcée vendredi soir.
“Nous allons gagner cette élection avec une majorité claire”, a-t-il déclaré hier dans son fief de Wilmington, dans le Delaware, en estimant être en mesure de remporter plus de 300 des 538 grands électeurs formant le collège électoral.
Joe Biden s’est montré sûr vendredi soir de sa victoire, tandis que Donald Trump l’a mis en garde contre toute revendication “illégitime”.
“Je pourrais moi aussi la revendiquer. Les procédures judiciaires ne font que commencer!”, a indiqué ce dernier.
Déjà crédité de 253 grands électeurs contre 214 pour Donald Trump, Joe Biden est assuré de franchir la barre fatidique des 270 voix au collège électoral s’il décroche les 20 grands électeurs attribués par la seule Pennsylvanie. S’il perd en Pennsylvanie, il pourra aussi devenir président élu en empochant deux des Etats du trio Géorgie (16 grands électeurs)-Nevada (6)-Arizona (11); trois Etats où il fait aussi la course en tête.
Il pourrait tous les gagner. Le candidat démocrate pense en effet que la Pennsylvanie, où son avance sur Donald Trump ne cesse de croître depuis qu’il a viré en tête vendredi matin, lui est désormais acquise et qu’il va également l’emporter en Arizona et dans le Nevada. En Géorgie, son avance s’accroît au fur et à mesure du dépouillement. Il dispose désormais de 7.248 voix de plus que Donald Trump, d’après les estimations de l’institut Edison Research.
Pour Donald Trump en revanche, la voie s’est nettement rétrécie: il lui faut gagner absolument la Pennsylvanie et la Géorgie, mais aussi devancer Joe Biden dans le Nevada ou l’Arizona s’il ne veut pas devenir le premier président battu au terme d’un premier mandat depuis George H. Bush en 1992.
Le marathon du dépouillement se poursuit
Après les premières fermetures de bureau de vote mardi dans le Kentucky et l’Indiana, et alors que la Pennsylvanie dépouille depuis mercredi 01h00 GMT, aucun des grands réseaux de la télévision américaine n’a osé franchir le pas et le déclarer président-élu.
Pour autant, le suspense du dépouillement électoral semble toucher à sa fin.
“Les chiffres nous racontent une histoire claire et convaincante: nous allons gagner cette élection”, a dit le candidat démocrate, ajoutant que sa colistière Kamala Harris et lui préparaient déjà la transition.
Agé de 77 ans, élu pour la première au Sénat des Etats-Unis en 1972, Joe Biden a renouvelé ses appels au calme, à la patience et à l’unité de la nation.
“Nous pouvons être des adversaires, nous ne sommes pas des ennemis, nous sommes américains”, a-t-il dit, appelant l’ensemble de ses compatriotes à “mettre la colère et la diabolisation derrière nous” pour affronter les défis sanitaires, économiques, climatiques, sociétaux.
Biden, qui a dit espérer pouvoir s’exprimer de nouveau samedi, a appelé au rassemblement.
“Il est temps de nous rassembler”, a-t-il déclaré. “Nous devons surmonter la colère”.
“L’objet de notre politique, l’oeuvre d’une nation, n’est pas d’attiser les flammes du conflit mais de régler les problèmes, de garantir la justice, de donner à chacun sa chance, d’améliorer la vie des gens”.
Quant au processus électoral et aux lenteurs du dépouillement, il a dit: “Nous devons nous souvenir qu’il faut rester calmes, patients, laisser le processus se dérouler jusqu’à que tous les votes soient comptés (…) La démocratie fonctionne, vos votes seront comptés.”
Des fonds, toujours des fonds
Dans le camp présidentiel, Donald Trump a réaffirmé sa volonté de contester certains résultats devant la justice et la direction du Parti républicain entend lever 60 à 100 millions de dollars pour financer ces recours, laissant présager qu’un nouveau suspense, judiciaire celui-là, débutera aussitôt après la fin du suspense du dépouillement.
“J’avais une telle avance dans tous ces Etats tard lors de la nuit de l’élection, et voilà que j’ai vu ces avances disparaître comme par miracle à mesure que les jours passaient. Peut-être ces avances reviendront avec nos procédures en justice”, a tweeté le président.
Des doutes se sont pourtant fait jour parmi certains de ses conseillers et soutiens sur l’opportunité de poursuivre sur la voie des recours devant les tribunaux.
“L’élection est jouée, et la seule personne qui ne le voit pas, c’est Donald Trump” confiait vendredi un haut responsable républicain sous couvert d’anonymat.
A.I./Agences