Présidentielle américaine: Joe Biden appelle à dépasser la “période sombre” de Donald Trump
Joe Biden a été officiellement investi jeudi candidat démocrate à la présidentielle du 3 novembre prochain. ll a aussitôt appelé Amérique à se mobiliser afin de mettre fin à “une période sombre” et faire de Donald Trump le président d’un seul mandat.
Couronnement d’une carrière politique entamée il y a près de 50 ans, l’ancien vice-président de Barack Obama, 77 ans, a formellement accepté l’investiture du parti démocrate pour l’élection présidentielle du 3 novembre.
Plaidant, dans un discours rythmé et enlevé, pour une “Amérique généreuse et forte”, il s’en est pris avec virulence à l’actuel locataire de la Maison Blanche, sans jamais prononcer son nom.
“Je vous le promets aujourd’hui: si vous me faites confiance et me confiez la présidence, je ferai ressortir le meilleur de nous, pas le pire. Je serai un allié de la lumière, pas des ténèbres”.
“L’heure est venue de nous rassembler”, a-t-il lancé, 33 ans après sa première tentative dans la course à la présidence. Très attendu pour ce grand oral après des mois de relatif effacement, l’ex-vice-président, coutumier des gaffes, a franchi l’obstacle sans accroc.
“Gagner les coeurs”
L’ancien sénateur, qui a jusqu’ici réussi à rassembler le camp démocrate qui présente un front nettement plus uni qu’en 2016, a insisté sur la nécessité de ne pas avoir une approche trop technocratique de la campagne.
“Il ne s’agit pas seulement de gagner des voix, il s’agit de gagner les coeurs”, a-t-il affirmé, évoquant “les travailleurs qui font tourner le pays”.
Dans un discours d’à peine 25 minutes, il a promis une rupture nette par rapport au milliardaire républicain sur la pandémie du Covid-19.
“Le président continue à nous dire que le virus va disparaître. Il continue à espérer un miracle”, a-t-il tempêté. “Je vais lui apprendre quelque chose: il n’y aura pas de miracle”, a-t-il ajouté, promettant la mise en place de sa stratégie nationale contre la pandémie du Covid-19 “au premier jour” de son mandat.
“Notre économie ne retrouvera jamais sa vigueur tant que nous n’aurons pas affronté ce virus”, a-t-il martelé.
“Solidaire de nos alliés”
Promettant d’être “solidaire” des alliés de l’Amérique, il a estimé que “le temps des flirts avec les dictateurs” était révolu.
“Sous une présidence Biden, l’Amérique ne fermera pas les yeux si la Russie propose des primes sur les têtes des soldats américains. Et ne tolérera pas une ingérence étrangère” dans les élections, a-t-il poursuivi en promettant de défendre les “droits humains et la dignité”.
Dans son intervention, qui devait être suivie par des dizaines de millions d’Américains, ce vieux routier de la vie politique américaine a évoqué les drames personnels qui ont jalonné sa vie.
Suivant le discours à la télévision depuis la Maison Blanche, Donald Trump a réagi sur Twitter en temps réel: “En 47 ans, Joe n’a fait aucune des choses dont il parle. Il ne changera jamais, que des mots”!
A deux mois et demi de l’élection, les Américains interrogés par les sondeurs ont majoritairement perdu confiance en Donald Trump pour sa gestion du pays, en particulier de la pandémie de Covid-19.
Toute la semaine, c’est d’ailleurs l’angle qu’ont choisi les démocrates, qui ont peu parlé de leur programme, pour pilonner le président sortant.
Mercredi soir, le réquisitoire de Barack Obama contre son successeur fut le plus sévère qu’il ait prononcé en quatre ans.
“J’ai espéré, pour le bien de notre pays, que Donald Trump puisse montrer l’envie de prendre son rôle au sérieux, qu’il puisse ressentir le poids de la fonction”, a affirmé M. Obama.
A.I./Agences