Presse: le ministère de la Communication s’attaque à l'”usage abusif” des pseudonymes
Le ministère de la Communication s’attaque désormais à ce qu’il appelle l'”usage abusif” des pseudonymes ou fausses signatures d’articles de presse.
“La recrudescence de l’usage abusif et inconsidéré des pseudonymes ou fausses signatures d’articles de presse nous pousse, en tant qu’acteurs et professionnels du secteur de la Communication, à nous en départir, car il s’agit là d’une pratique anti-professionnelle, contraire à l’éthique et à la déontologie de l’exercice du journalisme”, indique le communiqué du département de Ammar Belhimer, rendu public ce mercredi.
Une montée au créneau qui coïncide, comme par hasard, avec l’article d’El Watan consacré à la fortune mal acquis des deux fils du défunt Ahmed Gaïd Salah, et signé justement d’un pseudonyme.
Le ministère de la Communication explique que “l’usage inconsidéré des pseudonymes et des textes anonymes est aussi nuisible que les lettres anonymes, auxquelles le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, vient de décider la fin de course en les passant au broyeur. Au même titre que ces lettres, il s’agit souvent d’un vil moyen pour briser la carrière de nombreux cadres compétents et intègres. Les articles anonymes et les fausses signatures sèment le doute et rongent la confiance entre gouvernants et gouvernés, gestionnaires et subordonnés…entre le peuple et son Etat, le peuple et son armée”.
Avec un ton encore plus menaçant, le communiqué ajoute qu’”Il est impératif de savoir que les écrits constitutifs de délits ne peuvent être absouts par l’usage de pseudonyme et d’initiales, et l’identité de leurs auteurs ne peut être soustraite à la connaissance du juge en cas de poursuites”.
Pourtant, il est de notoriété publique, notamment dans la presse, qu’un journaliste ou un rédacteur est libre d’écrire son article sous un pseudonyme, s’il ne veut pas que son nom y apparaisse pour telle ou telle raison. Aucune loi ne l’interdit. Il est également conscient que ses « écrits constitutifs de délits ne peuvent être absouts par l’usage de pseudonyme et d’initiales », comme le rappelle d’ailleurs le communiqué.
Mourad Z.