Publicité publique: la révolution Ouanoughi (vidéo)
Pour sa première sortie publique, le nouveau PDG de l’Agence nationale d’édition et de publicité (ANEP), Larbi Ouanoughi, a laissé une forte impression. Connu pour sa gestion rigoureuse et sa rectitude morale, il assure avoir une volonté de fer pour donner un grand coup de pied dans la fourmilière. Il a également fait des révélations fracassantes sur les passe-droits ayant caractérisé la distribution de la rente publicitaire.
Invité, dans la soirée d’hier, par la Chaîne El Hayat, Larbi Ouanoughi n’a pas mâché ses mots pour décrire la situation régnant à l’ANEP. Qualifiée de « casemate », il la dit livrée à des forces non médiatiques qui ont imposé des pratiques malsaines de corruption, de concussion, de népotisme et de favoritisme.
Il a révélé à ce titre que quelques 4000 milliards de dinars de publicité ont été distribués, ces quatre dernières années, à un nombre restreint de publications sans qu’elles ne disposent, pour certaines, d’aucune audience.
A titre d’exemple, il a indiqué que le journal Ennahar, dont le propriétaire Anis Rahmani est en prison, a bénéficié de 113 milliards DA, alors que le Temps d’Algérie, appartenant à Ali Haddad, lui aussi en détention, s’est vu octroyé la bagatelle de 54 milliards DA. Cela, en sachant que leurs employés, quand ils ont la chance d’être déclarés, sont mal et irrégulièrement rémunérés.
Esquissant une feuille de route pour l’avenir, le nouveau PDG de l’ANEP, qui arrive dans des conditions exceptionnelles à la tête de l’entreprise, affirme vouloir travailler, avec pour maître-mot la justice, afin d’assainir, de restructurer et de moderniser l’agence.
M. Ouanoughi a fixé, en attendant la promulgation d’une nouvelle loi encadrant le secteur, des critères transitoires mais stricts pour la distribution de la publicité publique, dont les plus importants sont le respect de l’éthique et l’audience.
Le cap et les objectifs tracés par M. Ouanoughi sont de nature à restituer l’activité médiatique aux véritables et professionnels et à l’ôter aux «marchands de goudron», aux ministres, sénateurs, députés et autres sportifs qui ont fait main-basse sur la rente publicitaire.
Farid T.