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Home›A la une›Reportage: le sourcier des hautes plaines            Par Rachid Oulebsir

Reportage: le sourcier des hautes plaines            Par Rachid Oulebsir

Par Algérie infos
1 juin 2020
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Radiesthésiste ou médium, le sourcier porte en lui, dans l’âme et les sens, un savoir faire empirique que les scientifiques renient, un savoir troublant tenant plus de la magie que de la technique. Détecter l’eau dans les tréfonds du sous-sol est sa passion depuis l’enfance. Faire jaillir la vie du  ventre de la terre, sa poésie, le sel de son existence. Comme les magiciens, les rebouteux et les  guérisseurs, les  sourciers vivent dans un univers insoupçonné, un  monde irréel. Nous sommes allés à la rencontre de l’un d’eux, dont l’aura rayonne sur les plaines de la vallée de la Soummam.

Mohand, maître  de la furcelle d’oléastre

« Retrouver  Mohand le-sourcier, chercher ensuite une bonne équipe de puisatiers », telles sont les deux recommandations utiles de Lhacen l’Ancien, le dernier détenteur de la mémoire flétrie des hautes plaines. C’est mon programme  pour entamer ce chantier de creusement d’un puits à la main, suivant la méthode traditionnelle.

« C’est décidé ! Je creuserai le puits de mes propres mains », en m’intégrant dans une équipe de professionnels, dis-je à l’Ancien.

«  Oui c’est un peu prétentieux, mais allons chercher Mohand-le-sourcier, même si tu es sceptique sur ces atavismes. Il est leur maître à tous. Il a les mêmes dons que son idole, Lmehdi le légendaire radiesthésiste qui détectait les métaux souterrains », répond Lhacen, sachant que je suivrai ses précieux conseils !

« Je me nourrirai comme vous tous de ces traditions et de ces vieilles croyances ».

« Mohand est de ces humains choisis par les génies bienfaiteurs comme leurs représentants physiques sur Terre, des médiums sous leur influence permanente. Ils les appellent, les guident et orientent leurs sens et leur démarche »

« Il se fait payer comment » ?

« Il met ses dons gracieusement au service des paysans et surtout des puisatiers qui ne peuvent s’en passer. Il se contente en contrepartie d’une simple reconnaissance. Il aime être le centre d’intérêt de la cérémonie rituelle qui consacre la découverte de la source et le jaillissement du liquide vital. »

A la recherche du sourcier

Nous sommes partis à sa recherche dans les contreforts méridionaux du Djurdjura. Notre guide  , un  paysan amoureux des récits épiques, des légendes mystiques des exploits miraculeux d’êtres surdoués, comme les sourciers dont l’aura rayonne sur le Djurdjura et la Soummam, en a vu de curieuses vocations naitre et mourir en marge du monde rationnel et du progrès scientifique.

Radiesthésiste, médium, sondeur des entrailles de la terre avec des furcelles d’oléastre, Mohand le sourcier croit fortement à l’existence de forces surnaturelles qui guident ses pas et l’inspirent sans jamais le trahir. La cosmogonie amazighe est riche de ces croyances candides qui narrent et font revivre l’existence de génies gardiens des sources, des rivières et des points d’eau. Détecter l’eau dans les tréfonds du sous-sol est sa passion depuis l’enfance. Rechercher la vie dans le ventre de la terre, sa poésie, le sel de son existence. L’eau, qui coule dans les rivières souterraines, l’appelle, lui transmet des signaux. Radiesthésiste ou médium, Mohand le sourcier porte en lui, dans l’âme et les sens, un savoir-faire empirique que les scientifiques renient, un savoir troublant tenant plus de la magie que de la technique.

Les génies des sources souterraines 

Mohand croit fortement à l’existence de forces surnaturelles qui guident ses pas et l’inspirent sans jamais le trahir. Les génies gardiens des sources, des rivières et des points d’eau, habitent les croyances candides de la paysannerie.  Rodha est un hameau d’un millier d’âmes connu pour ses oliveraies et l’habilité de ses paysans. Il surplombe Tazmalt le chef-lieu communal, au nord-est des premiers contreforts verruqueux du Djurdjura méridional. Mohand y possède une petite ferme héritée de ses aïeux. On y arrive par la route bitumée, après avoir traversé les opulents vergers d’Ikhervane et dépassé Tavlazt et les vestiges de ses limes romains. J’ai besoin de ce sourcier et de ses dons supposés. Mohand le sourcier a vu naître et mourir ces curieuses vocations en marge du monde rationnel et du progrès scientifique. Je lui fais confiance, n’étant  pas sûr de mes propres convictions.

« Mohand est de ces sourciers ataviques qui ne cèdent ni au charlatanisme ni à la tartuferie. Il découvrit par hasard ses dons de médium, un jour où il s’amusait à détecter l’eau par mimétisme, répétant les gestes des vieux sourciers de Rodha », dit Lhacen le paysan accompli.

Le radiesthésiste semblait nous attendre. Son allure ne laisse pas indifférent. La soixantaine bien marquée, ni vêtement singulier, ni signe ostensible, il a le regard mystérieux des prestidigitateurs. C’est un personnage à part, avec ce petit zest, cette chose indéfinissable qui exprime la marginalité et la rareté des métiers en voie de disparition. L’homme réputé peu bavard, parle directement de son métier avec un aplomb réel : « J’utilise uniquement la furcelle d’oléastre, une baguette taillée en i grec dans le bois tendre de l’olivier sauvage. C’est le seul outil qui permet de sonder les sols lourds, les grandes terres. Le pendule, la montre, le couteau chinois ne sont pas vraiment fiables entre mes mains. Ils le sont peut être entre les mains des autres sourciers » montrant le contenu de sa besace. Lhacen charge le sac à l’arrière du véhicule, énumérant les fétiches du sourcier avec une grande fébrilité : « Un couteau chinois, une montre à gousset, une chaîne de vieil argent, et une série de petits aimants. Ce sont de vieux objets qui déclenchent le contact avec la nappe souterraine, des catalyseurs qui relaient le signal de l’eau. »

Un désordre artistique harmonieux

Je ramène Mohand à Tamazirt la parcelle de terre en amont d’Allaghane, notre village. Un vaste losange de grande terre longeant la berge gauche de l’Assif–Laach une rivière dont l’étiage est à zéro.

Avant de se coucher derrière le mont Tamgout, le soleil met le feu à quelques cirrus flottants et projette l’ombre des monstrueux oliviers de Hiroch dans les ravins de l’Aguentour, une rivière fantasque qui gonfle souvent sans prévenir. C’est ce moment de rupture imperceptible entre le jour et la nuit que le sourcier aux mains de fée choisit pour répondre à l’appel de l’eau qui coule dans les entrailles de la terre et qui bruisse quelque part dans son cerveau. Il tient à deux mains la furcelle comme on tiendrait un guidon de vélo et avance à pas feutrés, silencieux.

Le sourcier s’en va l’amble, comme un possédé, marchant vers les quatre points cardinaux dans un désordre bizarrement artistique. Ils s’arrête, des gouttes de sueur perlent à son front haut, ses traits se raidissent. La baguette de bois sauvage se met à tourner entre ses doigts fins, la pointe du i grec vers l’avant. De plus en plus vite. Le sourcier est saisi de trémulations curieuses, comme des convulsions d’un être envahi par une forte fièvre. Il lâche la furcelle complètement torsadée, fêlée, fissurée et affirme :

« Là, il y a de l’eau avec un fort débit, elle coule du nord vers l’est en moyenne profondeur. Il n’y a aucun risque d’erreur ». « Et si je décidais de creuser un puits à cet endroit, à quelle profondeur puis-je espérer trouver l’eau avec un débit appréciable ? », demande Lhacen.

L’appel de l’eau

Le sourcier sort un couteau chinois, le plante à l’endroit où la furcelle s’est brisée et se met à compter des feuilles d’olivier qu’il prend de sa poche. Il serre le poing sur la cinquantaine de petites feuilles vertes, hésite, en retire une vingtaine, sert le poing à nouveau, puis remet une dizaine dans l’autre main. Il continue son manège, rajoutant puis retirant des feuilles d’olivier dans sa main droite. Au moment où le nombre lui parut atteint, il déclare : « C’est là. Je ne ressens plus rien. Il recompte les feuilles restées dans sa poignée et affirme : « L’eau se trouve à vingt cinq pas en petite quantité. A quarante pas, il y a une véritable rivière, soit environ trente deux mètres de profondeur. » « Quelle relation peut-il y avoir entre une eau souterraine et des feuilles d’olivier dans la main d’un homme ? Votre méthode d’appréciation de la profondeur est curieuse », dis-je perplexe.

« Je comprends. Il y a des ingénieurs qui viennent avec leurs appareils. Ils tracent des courbes sur du papier, vous donnent des profondeurs supposées, mais ne sont sûrs de rien. Ils reviennent souvent pour se fier à notre instinct. Les puisatiers me font confiance. Je ne les ai jamais déçus, c’est tout ce qui compte », répond calmement le sourcier.

Des signes, des noms, des lieux

Le vent souffle de l’ouest. Des cumulus menaçants envahissent le ciel, au loin, au dessus de Tachwin-Mlawa, des mamelons boisés qu’une belle légende confond avec les seins d’une ogresse géante. « Il pleuvra bientôt, et les eaux de mai sont parfois torrentielles, Dieu nous protège », dit Lhacen, le paysan amoureux des récits épiques, des légendes mystiques rapportant les exploits miraculeux d’êtres surdoués, comme les sourciers dont l’aura rayonne sur le Djurdjura et la Soummam. La mémoire locale retient des signes, des noms et des lieux. De Sidi-Yahia-Lâidli qui fit jaillir la source chaude sur la rive du Bousselam, un affluent de la Soummam, jusqu’au berger anonyme, qui d’un coup de canne de caroubier fit couler Ain-Zebda, la source du beurre, dans le contrefort des monts At–Mlikeche, Lhacen connaît à la perfection les biographies de ces êtres exceptionnels. Lmehdi était de ceux là, sans doute leur maître à tous. Magiciens, rebouteux, guérisseurs et autres herboristes revendiquent un lien, une rencontre avec le maitre émérite, le maître charismatique, même dans un rêve ! Mohand ne déroge pas à la règle. On dit que « Lmehdi, le sourcier aux mains magiques, n’acceptait jamais d’être payé pour détecter l’eau ».

Lmehdi le maitre charismatique

Il est mort dans le dénuement total malgré son génie. C’était là sa destinée. Comme lui, Mohand ne prend pas d’argent. Beaucoup auraient perdu leur don de rhabdomancien pour avoir monnayé leurs actes, explique-t-on avec une grande certitude en réponse à toute tentative de monnayer sa prestation.

Mohand range sa furcelle d’oléastre dans sa besace en peau de bélier, s’essuie le front du revers de son paletot et dit : « L’eau, qui coule dans les rivières souterraines, m’appelle, me transmet des signaux. Détecter l’eau dans les tréfonds du sous-sol est ma passion depuis l’enfance. Rechercher la vie dans le ventre de la terre, ma poésie, le sel de mon existence. »

Radiesthésiste ou médium, Mohand le sourcier porte en lui, dans l’âme et les sens, un savoir faire empirique que les scientifiques renient, un savoir troublant tenant plus de la magie que de la technique. Lhacen conquis par la prestation du sourcier n’a pas vu tomber le crépuscule. Il étaye encore, avec force détails, la légende de Lmehdi, qu’il enrichit à sa façon d’anecdotes et d’exploits invérifiables.

Un véhicule s’arrête dans un crissement de pneus. Trois augustes paysans en descendent. Ils viennent sans doute chercher Mohand le sourcier de la haute Soummam pour détecter l’eau dans quelque ferme où les arbres, les hommes et les bêtes ont soif. Le soleil se cache subrepticement derrière le dos du Djurdjura, jetant un voile obscur sur la colline, ajoutant du mystère au débat des paysans qui échangent des vérités inintelligibles sur les croyances d’un passé lointain.

 

 

 

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