Santé: le départ des médecins algériens pour l’étranger s’accélère
Le président du Syndicat national des enseignants chercheurs et hospitalo-universitaires (SNECHU), le Pr Rachid Belhadj, tire la sonnette d’alarme. Il dénonce une multitude de problèmes qui font fuir les médecins algériens, au grand bonheur des hôpitaux étrangers.
« Un drame », a-t-il affirmé, lors de son passage, aujourd’hui, sur les ondes de la chaîne III de la Radio nationale. Selon lui, l’Algérie prépare ses compétences à fuir le pays dès leur jeune âge.
« Nos médecins généralistes et nos internes se préparent pour passer le concours en France. Aussi, nos meilleurs médecins spécialistes sont contactés avant la fin de leur formation pour être recrutés par des hôpitaux du Golfe, d’Allemagne ou encore du Canada », a-t-il lancé, affichant son mécontentement quant à cette situation qui appauvrit davantage le système de santé algérien.
De ce fait, le président du SNECHU appelle à trouver des « solutions algériennes et réelles pour arrêter l’hémorragie de nos compétences médicales ». «Nous préparons nos enfants à partir à l’étranger. C’est un véritable danger pour un État où on prépare son élite à partir depuis son jeune âge », a-t-il, dénoncé.
Pour Rachid Belhadj, ces départs massifs des compétences médicales algériennes à l’étranger « sont vécus comme une blessure ». Selon lui, cette situation est, en partie, « la conséquence d’un manque de reconnaissance envers ces élites ».
Rappelant les promesses non-tenues des différents gouvernements, il a précisé que la dégradation du niveau du système de santé algérien fait que « le médecin généraliste doit refaire ses études à partir de la 1ère année à l’étranger pour pouvoir y exercer ».
« Nous avons payé cash la dégradation du statut de médecin. Un professeur en médecine touche seulement l’équivalent de 900 euros. Un salaire qui est loin de la moyenne de ce que touchent les médecins marocains et tunisiens », a-t-il déploré.
Boualem Rabah