Selon des chercheurs de l’université de Béchar: une plante du Sahara algérien pourrait guérir le Covid-19
Appelée « kebbar l’maïz », « efessas » ou encore « abessas », le Warionia saharae de son nom scientifique est une plante médicinale poussant dans le Sahara algérien et qui pourrait, selon des chercheurs de l’université de Béchar, guérir la Covid-19.
Ces universitaires planchent actuellement sur un projet de recherche en vue de mettre au point un traitement contre le nouveau coronavirus à base de cette plante.
Découverte pour la première fois en 1872 dans la région de Beni Ounif à Béchar, par un médecin de l’armée coloniale française, Jean Pierre Adrien Warion, qui lui a donné son nom, cette plante possède de multiples vertus.
Elle est utilisée par la pharmacopée traditionnelle dans le traitement des troubles gastro-intestinaux, la fièvre, antirhumatismal, les maux céphaliques, les crises d’épilepsie et comme anti-inflammatoire. D’où l’intérêt des chercheurs algériens à explorer cette piste.
Activant depuis une vingtaine d’année, le laboratoire de phytochimie et synthèse organique (LPSO) de l’université de Béchar travaille sur des calculs par technique DFT (Density Functional Theory), puis sur le Doking, afin de voir les interactions avec des parties des protéines du virus de la Covid-19.
Cité par le quotidien El Watan, le Pr Cheriti Abdelkrim du même laboratoire estime que ces substances peuvent potentiellement être efficaces contre le virus corona. « Ces molécules de choix, en l’occurrence les sesquiterpènes lactones ont des similarités structurales avec l’artémisinine utilisée contre la Malaria et sélectionnée pour le traitement de la Covid-19 », indique-t-il.
L’étude en cours, ajoute-t-il, a été encouragée par le fait que les molécules cibles ont des atomes de carbone asymétriques qui donnent des propriétés particulières sur le plan structural appelée «Chiralité» douée d’activité biologiques trouvée dans les quatre molécules candidates pour le traitement de la Covid-19, à savoir l’antipaludéen chloroquine et son dérivé l’hydroxychloroquine, utilisée dans le traitement du lupus ; l’anti-Ebola Remdesivir et les deux médicaments du SIDA Lopinavir et Ritonavir.
«L’objectif du travail de la modélisation est de savoir si les molécules de la plante saharienne Warionia saharae peuvent être un modèle antiviral pour combattre la Covid-19. Techniquement, une fois le modèle moléculaire du médicament obtenu, il faudra rechercher un analogue sur d’autres sources végétales abondantes ou cultivées ou carrément, une synthèse chimique de molécule afin de protéger la plante si elle est dans un environnement fragile comme le cas de notre Warionia Saharae », précise le chercheur.
Boualem Rabah