Selon l’économiste Abderrahmane Mebtoul: la crise économique actuelle risque de provoquer des révoltes sociales
La crise économique actuelle risque de provoquer de violentes révoltes sociales. C’est notamment dans les pays en développement, où le secteur informel est très important, que ces révoltes ne sont pas à écarter.
C’est ce que pense, en tout cas, l’économiste, Abderrahmane Mebtoul. Selon lui, avec l’épidémie de coronavirus, s’est posée toute la problématique de la sphère informelle, notamment dans la majorité des pays en voie de développement, où cette économie emploie entre 50 à 80% de la population occupée, travaillant sans protection sociale.
«Si la crise économique venait à durer, nous assisterons à des révoltes sociales avec des incidences politiques sur les régimes en place sans légitimité populaire. D’où l’importance stratégique de comprendre le fonctionnement de la sphère informelle », précise-t-il.
Se basant sur les résultats d’une étude qu’il a menée sur la sphère informelle pour le 4ème Think Tank mondial et l’Institut Français des Relations Internationales (IFRI), il affirme que tout pouvoir, s’il veut améliorer sa gouvernance doit s’attaquer à l’essentiel.
« Une nouvelle régulation de l’économie algérienne s’impose. Pour cela il existe un théorème en sciences politiques : 80% d’actions mal ciblées ont un impact seulement de 20% sur le fonctionnement de la société avec un gaspillage financier et des énergies que l’on voile par de l’activisme, mais 20% d’actions bien ciblées ont un impact de 80%, favorisant le développement, renvoyant à une vision stratégique qui fait cruellement défaut », indique-t-il.
Abderrahmane Mebtoul précise aussi qu’il est possible de « démontrer scientifiquement que l’extension de la sphère informelle est le produit des dysfonctionnements des appareils de l’Etat et de la bureaucratie centrale et locale ». « Elle contrôle 70% des segments de produits de première nécessité », soutient-il.
Boualem Rabah