Selon un avocat algéro-suisse: la récupération de l’argent placé à l’étranger est possible
La question taraude les esprits depuis des mois. Est-il possible de récupérer l’argent détourné et transféré à l’étranger ? L’avocat algéro-suisse, Me Lachemi Belhocine, répond.
Dans une interview accordée au site DZVID, il estime qu’il « est possible de récupérer au moins d’une grand partie de l’argent volé ». « A titre d’exemple, nous savons tous que des biens immobiliers ont été achetés, notamment en Espagne. Il suffit que le ministre de la Justice algérien saisisse son homologue espagnol d’une demande visant à obtenir une liste complète de tous les Algériens propriétaires de biens immobiliers en Espagne », explique-t-il.
Et d’ajouter : « Ensuite, la justice algérienne doit convoquer ces propriétaires afin qu’ils s’expliquent sur la provenance des fonds ayant servi à l’acquisition de ces immeubles. Le même procédé peut facilement être diligenté concernant les sociétés créées en Espagne par des Algériens, pour ne citer que ces deux exemples ».
Me Lachemi Belhocine rappelle que l’Etat « a mis en place une autorité habilitée à autoriser les transferts de devises à l’étranger, en l’occurrence le Conseil de la monnaie et du crédit ». Selon une source fiable, cette autorité n’a pas délivré depuis 2010 d’autorisation de transfert de devise. Donc, il s’agit de transfert illicite puisque non autorisé. C’est à la justice de saisir toutes les banques algériennes qui ont transféré des devises pour le compte de leurs clients. Sur la base de la liste des noms qui ont transféré ces devises, des investigations peuvent assurément permettre de récupérer cet argent, du moins en partie. »
Membre du collectif « Algériens sans frontières », l’avocat précise que cet organe « est habilité à agir en justice pour requérir des mesures conservatoires (gel des avoirs) ». « Le but final est de récupérer cet argent (…) nous avons écrit dans ce sens aux ministres de la Justice (le précédent et l’actuel). Nos lettres sont restées sans réponse, ni suite. Le peuple doit le savoir », indique-t-il.
Boualem Rabah