Spéculation sur la viande rouge: les prix s’envolent, des professionnels montent au créneau
C’est la voix la plus autorisée en la matière, celle du ministre du Commerce, qui confirme le seuil intolérable atteint par la spéculation sur la viande rouge qui s’affiche à des prix inabordables en ce mois de ramadhan et en ces temps de pandémie.
« Une question me préoccupe qui est celle de savoir où sont les 28 millions de moutons dont les éleveurs et les professionnels de cette filière ont parlé. Où sont vos promesses de vendre cette année à des prix raisonnables ? », a écrit le ministre dans une publication sur sa page Facebook, remettant à l’ordre du jour son projet de ramener de la viande du Sud du pays vers le Nord pour casser les prix.
Dans des déclarations rapportées par l’APS, des professionnels ont indiqué que les mesures préventives pour contenir la pandémie du coronavirus ont influé sur l’activité des éleveurs et commerçants en raison de l’arrêt des activités des marchés à bestiaux, insistant sur l’impératif de créer des espaces alternatifs aux éleveurs et commerçants de manière à interdire la spéculation sur la vente en gros et au détail.
Abondant dans le même sens, le président du Conseil national interprofessionnel de la filière des viandes rouges, Miloud Bouadis a souligné que « la persistance de la situation influera inévitablement sur les prix, vu l’absence de concurrence qui permet généralement de réduire les prix auprès de l’éleveur et par conséquent auprès du vendeur de gros ».
Aussi appelle-t-il les instances concernées à étudier l’éventualité de la réouverture progressive des marchés de gros, en prenant toutes les mesures de prévention contre la propagation de la pandémie et en imposant un contrôle aux vendeurs des viandes en gros.
« Le gel de l’activité des commerçants n’est pas une solution, vu qu’il conduira à un arrêt de la vente et entrainera une pénurie sur le marché, à la suite de quoi le consommateur et l’agriculteurs seront les seuls perdants », a-t-il prévenu..
Pour sa part, le président de la Fédération nationale des éleveurs,a plaidé pour l’ouverture d’un débat national incluant tous les opérateurs des deux filières de l’élevage et des viandes rouges à l’effet de parvenir à une organisation complète et globale de ce marché et trouver, ainsi, une alternative aux marchés aux bestiaux, actuellement suspendus en raison de la propagation de la pandémie.
Il a, en outre, souligné l’importance de créer un espace de communication entre l’éleveur et les commerçants, par souci de garantir la transparence, de contrecarrer la spéculation au niveau des grossistes ou des détaillants et de contribuer à réduire les prix de la viande.
A.B./APS