Suspendus, poursuivis ou placés en détention : les maires rattrapés par les affaires de corruption
Après les anciens Premiers ministres, les ex-ministres, les walis et les hommes d’affaires, la justice s’intéresse désormais aux maires soupçonnés d’avoir trempé dans les affaires de corruption.
Plusieurs présidents d’APC et de fonctionnaires des mairies font d’ailleurs l’objet de poursuites judiciaires. Aujourd’hui, le juge d’instruction près le tribunal d’Ammi Moussa (wilaya de Relizane) a ordonné le placement sous mandat de dépôt du président de l’APC de Relizane et de cinq autres individus, poursuivis dans des affaires de corruption.
Le P/APC et 46 autres personnes avaient été arrêtés suite à des investigations diligentées par la brigade de recherches de la Gendarmerie nationale de Relizane, dans le cadre d’une enquête sur des faits liés à la corruption. Ils ont été entendus, mardi soir, par le procureur de la République, pour « infraction à la législation dans l’attribution de marchés publics » et « dilapidation de deniers publics ».
Lundi dernier, le juge d’instruction près le tribunal de M’Sila a placé le président de l’Assemblée populaire communale (APC) de Beni Ilmane et un employé de cette commune chargé de l’ouverture des plis et jugement des offres de réalisation des projets sous contrôle judiciaire pour des faits liés à la corruption.
D’obédience RND, le maire de Beni Ilmane et son subalterne ont été inculpés pour « abus de pouvoir », « dilapidation de deniers publics » et « trafic d’influence ». La même décision a été prise à l’encontre de l’ex-président de l’APC de Khettouti Sed El Djir poursuivi pour les mêmes chefs d’accusation.
Selon l’APS qui cite des sources judiciaires, 28 présidents d’APC de la wilaya de M’Sila sont poursuivis en justice dans des affaires liées à la corruption.
A Annaba, le maire d’El Bouni, Abdelaziz Latrèche, représentant une liste indépendante, a été suspendu de ses fonctions en raison de poursuites judiciaires sur décision du wali. Avant lui, les P/APC de Ain El Barda, El Hadjar, et Sidi Ammar ont également été suspendus de leurs fonctions pour les mêmes raisons, tandis que le président de l’APC d’Annaba a été contraint à la démission.
Boualem Rabah