Tebboune: «Des forces d’inertie œuvrent contre la stabilité du pays»
Intervenant à l’ouverture, aujourd’hui, de la seconde rencontre gouvernement-walis, Abdelmadjid Tebboune, visiblement contrarié par la non-application de certaines décisions prises en Conseil des ministres, dénonce l’existence de «blocages volontaires» à différents niveau de l’administration, s’interrogeant même s’il ne s’agit pas d’une «contre-revolution.»
« Il y a des forces d’inertie qui œuvrent contre la stabilité du pays et espèrent toujours parvenir à une situation de chaos dans le pays », a-t-il affirmé, assurant que des enquêtes sont en cours pour démasquer les complices et les poursuivre en justice.
Dans ce sens, le président de la République cite notamment le non versement de la prime Covid-19 accordée au personnel médical et l’indemnité décidée au profit des familles démunies. « Pendant trois mois, cette prime n’a pas été versée. Qu’est ce qui se passe ? Est-ce que c’est la contre révolution ? Il y a des complicités à l’intérieur de l’Administration. De toute façon, des enquêtes sont en cours pour savoir qui a fait quoi et qui bloque quoi », a-t-il fulminé
Poursuivant, le président Tebboune est également revenu sur les limogeages, décidés hier de chefs de daïra et de P/APC. « Nous assistons à des pratiques révolues. Des responsables viennent devant les caméras pour faire croire qu’ils ont pris en charge les doléances des citoyens. Mais dès qu’il n’y a plus de caméras, ils abandonnent tout. C’est du cinéma. Il faut que ça cesse », a-t-il exigé.
Selon lui, les responsables limogés « seront soumis à des enquêtes et on verra quelles étaient leurs intentions ». « On ne peut pas gagner la confiance du citoyen en ne faisant rien », a-t-il assuré.
« La bande veut revenir »
Invitant les walis à être plus entreprenants en usant de leurs prérogatives pour résoudre les problèmes de la population, le chef de l’Etat a insisté sur l’association de la « société civile » à cette tâche. « J’exige, pour la énième fois, qu’on associe la société civile et à l’aider à s’organiser. Elle demeure le premier allié pour concrétiser l’édification de l’Etat », a-t-il dit.
A cet effet, il a ordonné aux walis et aux élus locaux de « fournir tous les encouragements, les facilités et l’assistance nécessaires aux associations de la société civile qui souhaitent s’organiser et se structurer au niveau national, étatique ou régional ».
Abdelmadjid Tebboune a en outre insiste dans son discours sur l’existence d’un « complot » fomenté par la « issaba (la bande) » qui tente toujours de revenir aux commandes. « Elle ne pourra pas. Le train est en marche et il ne fera jamais marche-arrière. Le peuple s’est soulevé et la roue de l’histoire tourne », a-t-il affirmé, faisant allusion au contrat de 10 millions de dollars signé par Ali Haddad avec un cabinet de lobbying américain. « Comment est sorti cet argent ? Qui a demandé à ce qu’il soit déboursé ? Un enquête va faire éclater la vérité », a-t-il ajouté.
Abordant la révision de la Constitution, Abdelmadjid Tebboune a demandé aux walis d’entamer les préparatifs pour l’organisation d’un référendum sur la question. « La commission chargée de collecter toutes les propositions entame l’élaboration de la mouture finale du projet. Ce dernier prendra en considération toutes les suggestions soumises », a-t-il affirmé.
Boualem Rabah