Les chaines privées algériennes sombrent chaque jour un peu plus dans la médiocrité et la déraison. Se croyant tout est permis, elles poussent la défiance à son paroxysme. Elles constituent de ce fait un danger non seulement pour l’unité nationale, mais également pour les rapports de l’Algérie avec ses voisins.

En effet, quelques jours seulement après le scandale de la caméra cachée de la chaîne Numidia TV, une série d’Echourouk TV suscite elle aussi la polémique avec… les Tunisiens. Il s’agit du programme humoristique « Dar Laadjeb ».

En effet, le troisième épisode de ce feuilleton consacré à la politique a été ressenti comme une humiliation du président tunisien démocratiquement élu, Kaïs Saïed. Ce programme revient sur le dépôt de 150 millions de dollars effectué par l’Algérie auprès de la banque centrale tunisienne. Il met en scène un Tunisien, un certain Kaïs, venu rendre visite à son ami algérien avant de repartir avec 150 millions de centimes.

Le scénario fait clairement allusion à la polémique ayant suivi ce dépôt de 150 millions de dollars, décidé par le président Abdelmadjid Tebboune à l’occasion de la visite effectuée par Kais Saied en Algérie.

De nombreux Tunisiens ont réagi sur les réseaux sociaux pour critiquer cette attaque gratuite.

Pour faire taire la polémique et éviter un éventuel avertissement de l’Autorité de régulation de l’audiovisuel (ARAV), le groupe Echourouk TV a annoncé le retrait du programme et la sanction des équipes chargées du suivi des programmes.

Le groupe a également présenté ses excuses au peuple tunisien et affirmé « n’avoir eu aucune intention de nuire aux voisins tunisiens ni porter atteinte aux bonnes relations algéro-tunisiennes ».

Ce nouveau dérapage d’une chaîne privée interroge sur la passivité des autorités en charge du secteur qui font preuve d’une étrange bienveillance à l’égard de ces véritables machines d’abrutissement de masse. N’est-il pas temps d’encadrer juridiquement ces chaînes offshore? Mais surtout n’est-il pas d’extraire cette activité des mains des idéologues du pire pour la rendre aux véritables professionnels?

 Boualem Rabah