Daech aurait profité de la confusion provoquée par la pandémie de Covid-19 pour réorganiser ses rangs et se redéployer dans plusieurs pays, dont la Libye et la Tunisie. Ce sont les conclusions d’un rapport publié par des experts américains.  

Dans une contribution publiée dans les colonnes du quotidien USA Today, le vice-président du Conseil américain pour la politique étrangère et expert des groupes terroristes, Ilan Berman, a reproduit les conclusions d’un rapport faisant état du redéploiement des terroristes de Daech dans plusieurs pays, dont la Tunisie et la Libye.

L’expert a mis en garde contre la possibilité d’une « expansion idéologique de Daech, en raison des effets néfastes de la pandémie de coronavirus ». Selon lui, les conséquences économiques et sociales de la crise sanitaire constituent un terreau fertile pour l’organisation terroriste. Profitant des mesures de confinement, elle intensifie actuellement ses efforts pour attirer un maximum de recrues via Internet.

« Dans des pays comme la Tunisie, l’Égypte et la Libye, les taux de chômage élevés, la pauvreté et l’inflation généralisée ouvrent la voie à des troubles internes majeurs, favorables à l’extrémisme religieux », a-t-il souligné, ajoutant que « cela signifie que l’on pourrait faire face à un retour en force de Daech. Une résurgence due principalement aux effets de la crise du coronavirus ».

Plusieurs signes annonçant un probable retour de Daech ont d’ailleurs été relevés, dont l’« augmentation des attaques terroristes menées par des éléments affiliés à l’État islamique en Irak, ainsi que des activités subversives dans les zones syriennes pourtant considérées comme étant sous le contrôle du régime ».

M. Berman a relevé une certaine torpeur de la communauté internationale, ainsi qu’une baisse de vigilance, notamment après la décapitation de Daech l’an dernier. « Il existe toujours plus de 10 000 terroristes de Daech en Irak et en Syrie et plus de 3500 en Afrique de l’Ouest, et ce chiffre ne cesse de croître », a-t-il souligné.

M. Mansour