Usines fermées et mise au chômage de milliers de travailleurs: le FCE inquiet de la situation des entreprises algériennes
Le Forum des chefs d’entreprise (FCE) tire, dans un communiqué daté du 2 février 2020, la sonnette d’alarme quant à la situation désastreuse dans la laquelle végètent les entreprises algériennes.
Ainsi, le Forum constate « avec inquiétude la dégradation de la situation des entreprises nationales publiques et privées » et « exprime sa préoccupation quant à leur avenir et celui de leurs employés. »
Il estime que « la dégradation s’est accentuée au cours des derniers jours selon les déclarations des entreprises à l’instar d’Eniem, Condor, IRIS, Sacomi-Thomson, Bya Electronics, Brandt, Starlight, Géant,…etc. »
Il cite à cet effet « deux fleurons de l’industrie électronique et de l’électroménager, en l’occurrence Condor et Eniem, qui ont annoncé la libération de plusieurs milliers de travailleurs et la préparation de plans sociaux pour en mettre d’autres au chômage technique », rappelant avoir « alerté dans un passé récent, en novembre-décembre 2019, des risques de l’arrêt de plusieurs unités de production suite à la mise en œuvre : des dispositions de la note de l’ABEF (Réf. 479/DGC/2019 du 30 septembre 2019), notamment l’obligation du différé de paiement ; du blocage des autorisations d’approvisionnements en Kits et collections pour les filières électroménager et téléphonie mobiles, ce à quoi il faut ajouter les homologations des produits par les autorités de régulation. » (ARPCE).
Le Forum s’était, affirme-t-il, « interrogé sur le champ d’application de ladite note qui a imposé de nouvelles exigences en matière d’importation des inputs, qui a ciblé les producteurs et exclu les importateurs des produits finis. » « Ce paradoxe, ajoute-t-il, encourage l’importation des produits au dépend de la production locale, ainsi
que le renforcement de l’informel qui pèse déjà sur notre économie et sa compétitivité. »
En plus de l’arrêt des différentes usines et la mise au chômage de milliers d’employés, le FCE avait également souligné « d’autres risques, à savoir l’augmentation de la facture d’importation, la pénurie des produits et son impact certain sur l’inflation et les prix ; ce qui commence à se manifester sur le marché grand public. »
Le Forum estime que « plus de 20% des employés de la filière ont été mis au chômage et ce taux est appelé à augmenter dans le cas où des mesures urgentes ne sont pas prises par les pouvoirs publics, au moins, pour stopper la
dégradation de la situation, en attendant de redynamiser le secteur productif dans le cadre d’un plan de redressement économique ambitieux et réaliste.
Dans l’immédiat, ajoute-t-il, « il y a lieu donc de lever les obstacles suscités, à savoir sursoir la note de l’ABEF dans sa disposition relative au différé de paiement, et libérer les autorisations d’importation des kits CKD/SKD, en attendant la mise en place d’un nouveau dispositif pertinent, mieux réfléchi, adapté à la situation de chaque activité et incitatif de manière différenciée en fonction des efforts de chaque entreprise dans le progrès d’amélioration du taux d’intégration. »
Samira Ben.